Collecte et culture de cactus pour l’alimentation animale au Brésil,

Voici une synthèse claire de la situation actuelle de la collecte et culture de cactus pour l’alimentation animale au Brésil, en particulier dans les régions semi-arides du Nordeste 

1. Contexte géographique et climatique

• Région concernée : Principalement le Nordeste brésilien, incluant des États comme le Pernambuco, la Paraíba, le Ceará et le Rio Grande do Norte.
• Climat : Semi-aride (zone appelée "sertão") avec saisons de sécheresse prolongées, rendant difficile la culture traditionnelle de fourrages.

2. Le cactus comme solution fourragère

• Espèce principale utilisée : Opuntia ficus-indica (cactus raquette), aussi appelé "palma forrageira" au Brésil.
• Avantages :
  • Très résistant à la sécheresse.
  • Forte teneur en eau (jusqu’à 90%), utile pour hydrater le bétail.
  • Bonne digestibilité et source de glucides.
  • Culture possible sans irrigation, avec peu d’entretien.
• Utilisation : Donné en complément alimentaire au bétail (bovins, caprins, ovins).

3. Mode de culture et collecte

• Méthodes de culture :
  • Bouturage par raquette.
  • Densification des plantations sur des rangs espacés.
• Récolte :
  • Manuelle, souvent à la machette.
  • Transformation parfois en mélange avec d'autres compléments (comme le manioc ou la mélasse).
• Collecte sauvage ? : Peu fréquente. La majorité est cultivée et non prélevée dans la nature, pour éviter la surexploitation et favoriser la productivité.

4. Défis rencontrés

• Menace des cochenilles (Dactylopius opuntiae), un parasite dévastateur introduit accidentellement dans certaines régions.
• Besoin de variétés résistantes, comme certaines développées par l’EMBRAPA (organisme public de recherche agricole).
• Manque d’assistance technique dans certaines zones rurales.

5. Soutien et politiques publiques

• Programmes publics de promotion de la culture du cactus dans les zones sèches.
• Formation des agriculteurs, subventions pour développer des systèmes agroécologiques résilients à la sécheresse.

6. Perspectives

• De plus en plus reconnu comme fourrage stratégique dans le cadre de l’adaptation au changement climatique.
• Exportation du modèle vers d’autres zones arides comme l’Afrique du Nord ou Madagascar.

Bien que les données précises sur la superficie totale dédiée à la culture de la palma forrageira au Brésil soient limitées, il est établi que cette culture est largement répandue dans les régions semi-arides du Nordeste, notamment dans les États du Pernambuco, de la Paraíba, du Ceará et du Rio Grande do Norte. Ces zones, caractérisées par des conditions climatiques arides, ont adopté la culture du cactus en raison de sa résistance à la sécheresse et de sa capacité à fournir un fourrage nutritif pour le bétail.

1. Superficies cultivées au Brésil

• La culture de cactus fourrager (notamment Opuntia ficus-indica et Nopalea cochenillifera) couvre environ 500 000 à 600 000 hectares au Brésil, selon les estimations de l’EMBRAPA (l’organisme brésilien de recherche agricole).
• Ces surfaces sont concentrées dans le Nordeste, notamment :
  • Pernambuco
  • Paraíba
  • Ceará
  • Bahia
  • Rio Grande do Norte

Exemple : l’État de la Paraíba à lui seul déclarait plus de 140 000 ha de cactus cultivé en 2022.

2. Contexte et utilité

• Le cactus fourrager est indispensable pour le bétail dans les régions semi-arides (sertão), car :
  • Il pousse avec peu d’eau.
  • Il remplace efficacement le maïs ou le foin durant les périodes de sécheresse.
  • Il hydrate naturellement les animaux (jusqu’à 90 % d’eau dans les raquettes).

🌵 Principales exploitations de cactus fourrager au Brésil

Ces exploitations jouent un rôle clé dans la recherche, la conservation et la diffusion de la culture de la palma forrageiraau Brésil, particulièrement dans les régions semi-arides où cette plante est essentielle pour l'alimentation du bétail.

Plusieurs initiatives et recherches sont en cours pour améliorer et étendre la culture de la palma forrageira au Brésil :

• Amélioration génétique : Des programmes de sélection visent à développer des variétés de cactus plus résistantes aux parasites, notamment la cochenille (Dactylopius opuntiae), et mieux adaptées aux conditions locales.
• Optimisation des pratiques culturales : Des études sont menées pour déterminer les meilleures combinaisons de fertilisation et de fréquences de récolte afin d'augmenter la productivité et l'efficacité de l'utilisation de l'eau.
• Extension à d'autres régions : Le succès de la culture du cactus dans le Nordeste brésilien inspire son adoption dans d'autres régions arides du pays et même à l'international, comme en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, où des initiatives similaires sont en cours. Open Knowledge FAO

3. Perspectives de développement

a. Enjeux agronomiques

• Lutte contre la cochenille du cactus (Dactylopius opuntiae) via l’introduction de variétés résistantes (ex. ‘Miúda’, ‘Orelha de Elefante Mexicana’).
• Introduction de nouvelles pratiques agroécologiques (rotation, densité optimale, fertilisation).

b. Soutien public

• EMBRAPA, les gouvernements d’État et les ONG soutiennent l’extension de la culture dans les zones vulnérables au changement climatique.
• Distribution de boutures, subventions aux petits éleveurs, formations techniques.

c. Potentiel d’exportation du modèle

• Le modèle brésilien commence à inspirer d’autres pays arides, notamment :
  • Madagascar
  • Sénégal
  • Inde

✅ Conclusion

La palma forrageira joue un rôle crucial dans l'agriculture des régions semi-arides du Brésil, offrant une source de fourrage fiable pour le bétail en période de pénurie d'eau. Avec les efforts continus en matière de recherche et de développement, cette culture est appelée à se renforcer et à s'étendre, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la résilience des systèmes agricoles face aux défis climatiques.

La culture du cactus fourrager est aujourd’hui stratégique pour la résilience de l’élevage brésilien face à la sécheresse. Avec une extension possible vers 1 million d’hectares d’ici 2030 selon certains plans régionaux, cette filière est considérée comme prioritaire dans la lutte contre l’insécurité alimentaire dans les zones semi-arides.